Perd-on sa dignité d'homme à gagner sa vie ?

Modifié par Estelledurand

Dans le mode d'organisation antique du travail, le système de l'esclavage permet d'accomplir la fonction d'assurer la vie du maître (par la satisfaction de ses besoins corporels) sans que celui-ci n'ait à y pourvoir de lui-même, lequel maître assure en retour de "bons soins" à  ses esclaves d'une manière analogue à l'agriculteur qui soigne ses bêtes de trait afin qu'elles puissent continuer à servir aux travaux des champs.

L'esclave apparaît dès lors, dans les registres des propriétés, au nombre des possessions de son maître, au même titre que ses outils et ses bêtes, avec cette particularité qu'il travaille de lui-même, là où l'outil doit être manipulé par un homme : l'esclave, lui, est commandé.

En ce sens, l'esclave est exclu en dehors de l'humanité - et son statut est susceptible de changer : un homme peut être dégradé en esclave, de même qu'un esclave peut être affranchi et ainsi gagner la dignité d'homme.

Une telle conception, donnée pour naturelle par Aristote, nous paraît procéder d'une confusion entre ce qui est par nature, et un fait de culture, puisque nous reconnaissons à tous les êtres humains la même dignité humaine, indépendamment des diversités culturelles, sociales, etc.

Pour autant, l'expérience immersive de Florence Aubenas dans un travail et des conditions de travail avilissants nous amène à nous interroger sur la relation qu'il y aurait, aujourd'hui encore, entre un métier jugé "dégradant", des conditions de travail avilissantes, et la considération de la dignité humaine du travailleur.

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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